Créer sa routine

Comment se créer une routine quotidienne ?​

Le mot routine peut te faire peur, ou bien te rassurer. Personnellement, j’ai connu les deux côtés. Je te raconte ici comment j’en suis venue à me créer une routine et les erreurs que j’ai faites. Je te propose aussi des conseils pour commencer ou améliorer la tienne.

« Choisis dans ton kaléidoscope de la Joie les pratiques qui te feront Être. »

Isuh

Le jour où j'ai eu besoin d'une routine

Pendant 4 ans, j’ai vécu dans une routine tranquille, entre école et vie de couple en appartement. C’est rassurant la routine, il y a peu de questions à se poser, tout est organisé ou presque, c’est reposant.

Puis peu à peu, j’ai senti la lassitude arriver, l’ennui, et la fameuse sensation de « routine ». Je me sentais mourir à petit feu, je n’avais plus de créativité, plus de stimulation mentale, émotionnelle ou physique. J’avais envie d’aller explorer la vie, je voulais découvrir le monde et rencontrer de nouvelles personnes, de nouvelles manière de vivre.

Alors je suis partie, un voyage qui m’a été initiatique, où la routine n’existait plus du tout ! Quand est ce que je mange ? Où est ce que je dors ? Surprise …

Et j’aimais ça, c’était tellement stimulant, je me sentais vivre, dépasser mes peurs, j’apprenais tous les jours sur pleins de sujets, c’était génial.

Je vivais avec les personnes que je rencontrais sur mon chemin, pour une heure ou une semaine. A chaque fois, tout changeait : la nourriture, le lit, l’odeur, l’énergie du lieu, la personnalité de la personne, les horaires, les habitudes de vie, le nombre d’heure de sommeil. Si chez l’un le soir c’était yoga, chez l’autre c’est la musique métal à fond, alors que le prochain sera un film d’action.

Après 4 mois, je commençais à me sentir fatiguée. J’ai ralenti le rythme et essayé de rester plus longtemps aux mêmes endroits. Au bout d’un an, de retour chez mes parents, je n’avais même plus envie de prendre la voiture, je n’avais qu’un besoin : me retrouver, connaître mes rythmes, retourner à l’écoute de mon corps et de mon esprit. J’avais tellement besoin de reposer mon mental que je me fatiguais à toute nouvelle stimulation trop forte (film, personne rencontrée, musique bruyante …).

Finalement, je sentais profondément en moi que j’avais besoin de retrouver ce que j’avais fuis quelques années plus tôt : je voulais une routine, pour remettre de la stabilité et un rythme dans ma vie, mon corps, et ma tête.

Mes conseils pour créer ta routine

J’ai mis du temps avant d’arriver à avoir une routine que je « tienne » et qui me fasse du bien (pour de vrai).

J’ai vu beaucoup de personnes avec plein de bonne volonté commencer une routine (que ce soit sur la nourriture, sur une pratique sportive ou spirituelle, sur un calendrier de travail…), et peiner à la continuer, puis à l’arrêter. Je suis aussi passée par là, j’ai fait plein d’erreurs, et j’ai appris. Ici, je te partage mes conseils, qui se sont avérés être efficaces pour moi, et qui le seront peut-être aussi pour toi ? Un peu d’inspiration pour réveiller ta motivation…

Avant de commencer, je vais te raconter l’histoire d’une goutte d’eau sur la Terre :

La vie est un long fleuve qui se balade au milieu des montagnes.
Une goutte d’eau provenant de la source descend le long des rivières bordées de jolis cailloux qui forment un kaléidoscope de couleurs.
La goutte d’eau y pioche des minéraux pour fertiliser les terres de la vallée.
D’ailleurs, les arbres et les roseaux sont là pour les guider jusque dans les vallées ;
parfois les merles viennent au bord de la rivière pour chanter aux gouttes d’eau.
A la fin de son long chemin, elles atteignent la Grande Mer(e) pour y rejoindre toutes leurs copines et former le Tout.

1. Les cailloux kaléidoscopes fournisseur de Joie - De quoi as-tu besoin ?

Voici la première question qui me paraît essentielle à poser à son Soi : De quoi ai-je besoin ? Qu’est ce qui me fait du bien ? Car une routine c’est du temps et de l’énergie: c’est s’engager envers soi, et respecter une discipline. Le secret pour garder une routine, c’est qu’elle te plaise, qu’elle te fasse du bien, qu’elle te ressource, que tu aies une profonde envie de la réaliser.

Il y a mille choses que tu peux intégrer à ta routine : une horaire de lever et de coucher, un temps pour jouer de la musique, pour lire, pour danser, pour peindre, pour apprendre, pour faire du sport, pour appeler tes proches, pour faire le ménage, pour prier …

La goutte d’eau dans la rivière passe à côté de plein de cailloux colorés. Ils sont beaux, et elle ne va choisir que quelques minéraux à transporter jusqu’à la vallée pour y nourrir la terre. Je t’invite à faire comme elle, et à te plonger dans ton kaléidoscope fournisseur de Joie, et d’y piocher quelques éléments colorés à intégrer à ta routine pour te ressourcer.

Ma première erreur a été de m’imposer des choses qui me semblaient bien, alors que je ne m’étais pas penchée sur mes besoins. C’est le cas quand on s’applique des routines « toutes faites » des livres, ou que l’on copie celle du voisin. Par exemple, je voulais faire de la méditation tous les soirs 30 minutes car l’enseignante de reiki me l’avait préconisé. J’ai tenu un mois, puis j’en faisais tous les 2 soirs, puis l’idée est passée à la trappe.

Pourquoi ? Parce que c’était trop tôt, trop vite, trop contraignant et pas en accord avec ce que j’avais besoin sur le moment. Avant de pratiquer l’intéroception, j’avais besoin de calmer mon mental par de la méditation active (yoga/potager/sport…). Plus tard, j’ai pu y intégrer la pratique du reiki, avec plus de sérénité et de joie.

2. Être ou Faire la goutte d'eau - Les objectifs

Personnellement, je ne me mets plus d’objectifs quantifiables. Lorsque c’était le cas, mon mental n’arrêtait pas de courir, pour savoir si j’allais l’atteindre, si il fallait que j’en fasse plus ou moins, et j’y pensais tellement souvent que je devenais angoissée par le sujet.

C’est là qu’intervient la différence entre être et faire. Je suis une goutte d’eau ou je fais la goutte d’eau ? La goutte d’eau qui fait a des chances d’aller à contre courant, ou de zigzaguer dans la rivière. Et si elle est juste elle, elle sait où aller, la rivière la porte sur son chemin.

Je crois que faire une routine, c’est oublier pour quoi on la fait. Être la routine, c’est être alignée avec son Être profond, et c’est se respecter et se ressourcer de manière régulière.

Il y a aussi les objectifs d’« égo » résultants en une motivation ébranlable. Par exemple, lorsque je me suis faite une routine pour perdre du poids, cela intégrait les repas, les aliments, le sport, … Sauf que cet objectif et cette routine ne me faisaient pas du bien. Je n’avais pas besoin de perdre beaucoup de poids, et surtout, je souhaitais en perdre pour des raisons qui ne venaient pas du fond de mon cœur. Action ou vérité ? Car dur dur de tenir une routine qui n’est pas en accord avec son Soi profond…

Aujourd’hui, mon objectif c’est d’être, de me faire du bien, de me donner le sourire, et de développer l’amour et la paix en moi. J’essaie de suivre la rivière comme la goutte d’eau pour rejoindre la mer.

3. Garder la règle pour tracer des traits ronds– Stop à la culpabilité

Parfois tu ne respecteras pas la routine. Parfois tu rateras ton réveil. Parfois tu regarderas une série au lieu de faire ta pratique. Parfois tu mangeras une glace en hiver, et tu mettras un bonnet en été. Et c’est ok ! Garde la règle pour tracer les traits ronds de la rivière et garde tes jolis doigts pour masser tes pieds. La culpabilité est encore très présente dans ma tête, et dans notre société. C’est une émotions qui vibre bas : observe la, et invite la avec amour à s’en aller.

Ces moments d’« égarement » sont une opportunité pour toi de te questionner sur tes rythmes de vie, sur ton niveau d’énergie et ta santé émotionnelle et mentale. C’est une occasion de te poser pour analyser ce qu’il se passe dans ta vie, et ce que tu peux mettre en place pour être un petit peu plus heureux(se) demain.

 

4. S'aider des arbres et des roseaux – Être stricte et flexible

Si tu as bien défini ce dont tu avais besoin, et ce qui te fait du bien, alors définir des horaires, des durées et les respecter est facile. Si ces pratiques te génèrent de la joie, tu auras envie de les faire ! Si tu en ressens le besoin, ce sera naturel de prendre ce temps pour toi, et de te ressourcer. Tels les arbres qui bordent la rivière pour guider la goutte d’eau vers les terres fertiles, respecter la discipline de ta routine te permettra d’apaiser ton mental et de te laisser guider.

Et voila qu’un ami te propose une petit déjeuner au café, en plein pendant ta routine matinale. C’est super ! Voilà une belle occasion de faire le point sur tes envies et besoins : qu’est ce qui te fera le plus de bien ce matin là ? De voir cet ami ? Ou cette sortie sera trop épuisante et tu en ressortiras déchargé(e), et tu préfères honorer ta routine ? Chaque évènement qui vient bousculer la routine est une opportunité pour se questionner sur tes besoins, et ton rapport avec le-dit évènement. La réflexion qui s’amène ici te permettra de faire du tri dans ta routine, ou dans ton rapport à l’évènement. Par exemple, si passer du temps avec cet ami te fera autant de bien voir plus que ta routine, alors c’est un super ami à qui tu peux avouer que tu ressens une belle amitié avec. Si au contraire tu sens que la routine reste nécessaire, tu peux proposer à ton ami un autre horaire, ou lui expliquer que tu as besoin de prendre du temps pour toi, pour te sentir en pleine forme pour la prochaine fois que vous vous voyez.

La flexibilité, c’est aussi pouvoir respecter ses rythmes intérieurs. Inspire toi du roseau qui suit le sens du vent et s’y adapte, sans pour autant quitter son enracinement ! Permet toi de ressentir ce vent intérieur, danse avec lui tout en gardant tes objectifs clairs. Par exemple, lorsque ma routine intègre la pratique de deux heures de yoga le matin, parfois, je n’ai pas la force, l’énergie ou l’envie de le faire. Mais j’ai très fort envie de me mettre en boule sur le matelas de yoga, et d’écouter de la musique qui me « guérit » le Coeur. Alors je m’allonge et je m’installe confortablement, et je me fais du bien.

5. Slalomer dans la vallée - Adapter sa routine sans cesse

Les slalomes de la rivière dans les vallées, c’est rigolo, et il faut s’adapter ! Surtout au début, où ça serpente beaucoup.

Lorsque j’ai mis en place mes premières routines, j’ai changé énormément de fois les activités, les horaires, les durées etc. Trop contraignant, chargé ou pas assez, je passais souvent de extrême à l’autre. Avec le temps, j’ai mieux appris à me connaître, et à adapter ma routine à mes cycles.

Au début, ou lorsque tu commences à ne plus respecter les horaires ou les durées, il convient de te repencher sur la première étape : de quoi as-tu besoin ? Car si la motivation s’étiole, c’est que quelque chose a changé en toi, et c’est ok ! Tu acceptes que la vie est en perpétuel mouvement, et tu adaptes ta routine 🙂 . Ton kaléidoscope de la Joie a plein d’outils, tu peux aller en rendre, et en récupérer d’autres en fonction de tes moments de vie.

Par exemple pour moi, j’ai remarqué que je suivais des cycles de 3 mois environ. Je me rends compte que j’ai besoin de changer quelque chose pour l’adapter à ma vie de ce moment : une horaire (me lever plus tard), une durée (me réserver plus de temps pour jouer du didgéridoo), une activité (intégrer du Qi gong au réveil matinal et supprimer la lecture).

Garde toujours en tête que la routine, c’est un cadeau que tu te fais, c’est pour te ressourcer. A la fin de chaque étape, tu dois te sentir alignée avec toi.

6. Ce jour où les merles chanteront ton réveil - Augmenter le temps pour soi

Une fois, je m’étais fixée 1 heure le matin pour faire ma pratique de yoga, mais je ne l’ai pas tenu. C’était trop long à ce moment là, j’étais dans le speed après, ce n’était pas idéal. Alors j’ai réduit à 30 minutes, j’ai réduit le nombre de postures et je me sentais super avec ça. J’y ai vraiment pris goût, à ce moment pour moi, que j’avais envie de le prolonger. Je suis remontée à 1h, puis 1h30. Les horaires de travail ne changeant pas, je devais me lever plus tôt. Au début, j’avais du mal à accepter, moi qui ai besoin de sommeil. Seulement, je prenais tellement de plaisir à faire la pratique que ça en valait la peine.

Lorsque la goutte est en chemin vers la vallée et la Mer(e), les merles viennent les encourager. Ils se posent sur les arbres en bord de rivière, et chantent la Joie du soleil levant. Une belle mélodie pour commencer sa journée.

Aujourd’hui, je me réveille tôt grâce aux chants des merles à ma fenêtre. Je pratique le yoga chaque matin, et j’y prends tellement de plaisir qu’après j’ai envie de faire des câlins à toutes les personnes que je croise.
Peut-être que demain je parcourrais une autre vallée et j’irais questionner les cailloux kaléidoscopes de la Joie.

C’est ce que je te souhaite de tout cœur :
trouve ce qui vaut la peine de te lever plus tôt en joie.

Et toi, qu'en penses-tu ?​

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